Elle aurait pu ne jamais exister, car s'y rendre ne fut pas une mince affaire.
Nous étions à Bariloche.
Pour faire passer bières, pizzas, frites et bien sûr, Franuis de la veille, nous avions comme objectif de monter une petite montagne.
Notre attention c'est porté sur le Cerro Campanario. Facile d'accès parait-il. Un autobus t'amène en bas et tu peux même prendre un téléphérique pour te faire monter le cul plein de Franuis jusqu'en haut. Ça, c'est mal nous connaître.
D'abord, on prend nos petites pattes et on tente de trouver l'autobus. On s'informe à un petit stand touristique qui vend des billets pour une montagne. Ce n'est pas la bonne montagne et il vend les billets seulement avec le téléphérique. Il nous informe quand même. Prendre le bus #20 jusqu'à la montagne. C'est clair et pas cher.
On se rend à l'arrêt de bus en même temps que le bus #20 arrive. Facile! Merci la vie. Tout s'aligne pour que ce soit simple. Erreur. Le chauffeur n'accepte pas l'argent. Il faut ABSOLUMENT avoir la carte du transport en commun de Bariloche. La carte Sube. Comme dans sube-til, sube-way ou sube-existe-pas-vraiment.
Nous n'avons pas compris tout de suite, mais nous venions de nous faire demander le formulaire A-38. L'un des 12 travaux d'Astérix.
Nous nous rendons donc dans un dépanneur. La commis nous explique en espagnol qu'elle n'a pas la carte, que nous devons nous rendre à l'office du tourisme. Une fois rendue, la dame de l'office nous explique en espagnol que ce n'est pas tous les dépanneurs qui ont la carte. Elle nous donne une liste de ceux qui les vendent. C'est pas grave, on va marcher ce n'est pas si loin.
Une fois au dépanneur, nous sommes rassurés par une affiche disant qu'ils en vendent. Le laisser-passer A-38 ne s'obtient pas si facilement. Ils en vendent, mais n'en ont pas. Pas grave, nous marcherons jusqu'à la fin de la liste s'il le faut.
C'est personnel!
On se rend dans un autre dépanneur. "La tarjeta sube?" "No tengo." Ouin, no tengo moi non plus. C'est un peu ça le problème, personne n'en a. On croise une agence de tourisme qui semble vendre des tours super chers. Il y a un dépanneur en face. On se sépare pour être 2 fois plus efficace.
"Vous voulez aller à Cerro Campanario? Facile! Prenez le bus #20. Ah, vous n'avez pas la carte Sube?"
-You are going to die before getting it.
Oups, on s'écarte dans nos pensées. Elle n'avait aucune idée où trouver la carte.
Dans le dépanneur d'en face, ce n'est pas fameux non plus."La tarjeta sube es un leyenda". "Go to tourism office". On en vient. Il y en a un autre de l'autre côté de la rue. On se rejoint pour un compte rendu.
"JE VOUS AI DÉJÀ DIT QUE LE PORT EST AU BORD DE LA MER!!!" Somos un poco loco... À en perdre son latin.
Dans le petit office du tourisme miteux, plus petit que certains placards, il y a une dame qui parle spanglish. Elle a déjà entendue parler du laisser-passer A-38? Non, mais elle possède des cartes Sube-je-ne-le-crois-plus. Elle en montre une.
Wow. Un trésor national! On l'achète. Ça marche pour vrai ça? Si, but you have to charge it. Ah! Ha! Il me semblait que c'était trop beau pour être vrai. Pour un léger supplément elle l'échange contre une, suposément, chargée ce matin. On n'y croit plus. C'est non possible. On a quoi à perdre rendu là?
En arrivant à l'arrêt de bus, on croise des touristes. Ils n'en croient pas leurs yeux. "Vous avez une carte Sube! C'est impossible. Comment avez-vous fait? Où l'avez vous trouvée?" C'est simple, vous n'avez qu'à demander le laisser-passer A-39 tel que stipulé dans la nouvelle circulaire B-65. On leur indique où se rendre et on leur souhaite bonne chance. Vous avez pensé apporter une entonnoir pour mettre sur votre tête?
Vous ne comprenez pas?
Vous auriez dû écouter Astérix et les 12 travaux plus souvent.
Le bus arrive, la carte fonctionne, allons donc marcher