Entre Rurrenabaque et la ville de La Paz, il n'y a pas beaucoup de choix. Il y a en 2.
La route de la mort porte bien son nom. Ce n'est pas seulement à cause des nombreux décès survenus pendant sa construction, mais aussi de tous les accidents mortels impliquant souvent des autobus. Pour bien saisir de quoi il en retourne, je vous invite à googleler "la route de la mort" et d'y regarder quelques images... Les autres touristes nous font part de leurs expériences. Certains n'ont pas dormi de la nuit parce qu'ils ont eu trop peur. De voir tous les locaux faire leurs prières pendant tout le trajet ne les a pas aidé. 15h de descente à penser que ce sont tes derniers instants... D'autres nous ont raconté avoir réussi à dormir, mais qu'au réveil ils ont regarder par la fenêtre. Il y avait à peine 10 centimètres qui séparaient la route boueuse du précipice. Certains ont dû débarquer de l'autobus pour effectuer un passage difficile où le conducteur ne pouvait pas garantir de réussir sans tomber. En héros, il a passé à travers la boue sur une route étroite comme le cul d'une mouche. Oui, mais ils n'ont pas construit une nouvelle route ? Oui, elle s'appelle la nouvelle route de la mort. L'ancienne est utilisée par des vélos de montagne faisant des descentes extrême. Bon, si je choisis la route ce n'est que 15h à passer ? Non. La montée en prend 18h. Ça peut être vraiment long quand tu as peur.
L'autre option, c'est l'avion. Évidemment, ce n'est pas un avion ordinaire. On pourrait appeler ça un coucou. Il y a 20 places. Le cockpit est tellement proche que tu peux pratiquement lire ce qui est écrit en-dessous des boutons de commande. Le gros rouge est inquiétant. Il est écrit "ejeccion". Pas rassurant. Il faut se pencher pour entrer dans le coucou sinon tu te cognes la caboche. Ton bagage à main, tu l'assis sur toi parce qu'il n'y a pas d'autres places. Ce qui est rassurant, c'est qu'on est assis de façon à voir les hélices au-dessus des ailes. Tant qu'elles tournent, le moteur n'est pas en panne. Après un décollage houleux, tu peux admirer la jungle environnante et la rivière Beni en forme de serpentin. Ensuite, tu montes plus haut que les nuages pour voler dans les montagnes et tu atterris à La Paz, à 4000 mètres d'altitude. Ça l'air beau dit comme ça et ça l'est. Le hic, c'est que pendant que tu peux admirer les montagnes, l'avion est tellement pris de secousses que tu ne peux que penser à comment manger le copilote une fois écraser dans la cordillère des Andes. Wow, c'est vraiment beau. Je pense qu'il reste de l'ail dans le sac. Ça doit être bon un bras à l'ail.
Vous vous en doutez sûrement, l'avion est beaucoup plus chère que le bus. Dans le genre 10 à 15 fois plus chère... Ça porte à réfléchir.
Quelle option ont a pris? 40 minutes de peur au lieu de 1080... Ça vaut l'achat y paraît. Je vous jure, le plus court vol de ma vie a été aussi le plus beau et le plus épeurant. Ça en brise des records. Pour imaginer un peu mieux, les secousses n'étaient pas que de bas en haut, mais l'avion penchait en diagonale à chaque fois. On va faire un looping ou on va se crasher ? Un bras à l'ail, un bras à l'ail...
Maudit film "Survivants". Je ne t'avais pas trouvé si épeurant sur le coup.
Le pire, c'est qu'après avoir vécu autant d'émotions, le mal d'altitude embarque. C'est sûr qu'en passant de 225 mètres au-dessus du niveau de la mer à 4000 mètres en 40 minutes on ne c'est pas laissé de chance. Ça nous a pris 2 jours à nous en remettre sur le bord du lac Titicaca. L'ironie dans tout ça, c'est au tour de Guillaume à avoir le mal de "estomago" en plus de tous ça... Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, sur le bord de quel lac on est déjà ?