HOMMAGE À LA BOLIVIE

Ton nom m'a fait peur. Pour être honnête, je n'avais pas du tout envie de te visiter. Sans Guillaume, je serais passée directement au Pérou. J'ai tout de même décidé de te laisser une chance.

La première impression n'a pas été la meilleure non plus. Uyuni est sans aucun doute la ville la plus laide qui m'a été donnée de voir. Par contre, tu n'avais pas dit ton dernier mot.

Tu as commencé à me charmer à Potosi. Cette ville, si différente des autres, avec son histoire tellement particulière. Ensuite, Sucre qui est si magnifique que j'aurais pu y passer des mois. En plus, ses habitants y sont tellement chaleureux et accueillants. J'ai aimé Buena Vista et Samaipata avec leurs forêts/jungles pleines de diversités, d'animaux et de plantes plus merveilleuses les unes que les autres. La belle surprise que tu m'as faite au parc Kaa-Iya, j'ai vu plus d'animaux sauvages que j'aurais cru possible dans une vie. Sans oublier l'Amazonie. J'y ai été choyée par des paysages à couper le souffle, pleins d'animaux et des rencontres que je n'oublierai jamais. Pour terminer ce périple formidable, tu m'as conquise avec l'Isla del Sol au Lac Titicaca . Cet endroit mythique aux paysages hors de ce monde.

Bolivie, je me suis trompée, tu es phénoménale. Pleine d'aventures et de paysages tous plus beaux les uns que les autres. Tu es sous-estimée, mais avec ton charme et ta beauté, tu sauras conquérir le monde. Merci pour les beaux moments passés en ta compagnie et d'avoir fait en sorte que notre voyage passe de spectaculaire à inoubliable.

Ceci n'est pas un adieu, nous nous reverrons

SUCRE, LA VILLE EN PAIN D'ÉPICES

Mais non, c'est seulement le nom. La ville est charmante avec de nombreux bâtiments de l'époque coloniale. Nous avons un hostel fabuleux avec un grand jardin intérieur. C'est propice pour se reposer. Il y a plein de bons restos. Les gens parlent lentement et articulent bien alors on les comprend bien. Ça fait changement.

Les environs de la ville sont aussi à explorer. Nos amis français, Charlène et Arnaud nous ont rejoint. Nous en avons profité pour faire un mini trekking sur un chemin pré-inca. L'excursion s'est poursuivie jusque dans un cratère. Ce n'est pas le cratère d'un volcan, mais le résultat de deux cordillères qui se rencontrent. Du moins, c'est la théorie la plus probable. Le Guide nous en a expliqué deux autres... Dans le cratère de Maragua, il y a un paisible village. Une école, un peu d'artisanat et des agriculteurs. C'est tout. Certains enfants doivent marcher 3 heures juste pour aller à l'école. Ça prend donc un autre 3 heures avant de revenir à la maison. À la fin des études, ce sont des champions de marche rapide. Bien plus vite que nous...

TITICACA LE LAC SACRÉ

Après avoir été ralenti par l'altitude et le mal d'estomago, nous avons été faire un tour sur le lac sacré. Il est immense. C'est une mer intérieure.

Après quelques heures de bateau, nous arrivons sur l'isla del sol. L'île où le soleil lui-même serait né. C'est pas de la marde ça. C'est facile d'imaginer comment les incas ont pu inventer toutes ces croyances mystiques entourant l'île lorsqu'on s'y trouve.

On radote souvent que les paysages étaient magnifiques. Je vais le radoter encore une fois pour cet endroit magique. Faire une randonnée sur l'île a quelque chose d'unique. Elle est relativement étroite, alors on peut admirer la vue de tous les côtés en même temps. Nous ne sommes pas juste émerveillés par la beauté de l'île, mais aussi par les montagnes entourant le lac.

Comme si les paysages ne suffisaient pas, il y a aussi des vestiges incas à visiter. Nous nous sommes offert une nuit sur l'île pour pouvoir admirer le lever et le coucher de soleil ainsi que le calme de l'île une fois passée la vague de touristes étant venus rusher un trekking en quelques heures avant de reprendre le dernier bateau de la journée. Ici, les seuls véhicules sont des ânes et des alpagas, une sorte de lama. Mise à part quelques HIIIHHHAAAN, ils ne font pas de bruit.

Malgré ce calme si serein, la nuit n'a pas été parfaite. Sans vouloir se plaindre, ce serait le fun d'avoir du chauffage et une douche chaude quand il fait si froid... Sommes toutes, nous avons grandement apprécié notre moment sur l'île mystique

FAKE, JE LUI AI MONTRÉ MON TATOU

Avant toutes choses, Bon week-end ! 😝

En excursion dans le région de Samaipata, nous avons eu la chance de tomber sur un oiseau rare. Le guide est tout un passionné. Son métier, l'ornithologie. Non, ce n'est pas un spécialiste des ornithorynques, mais bien des oiseaux. Le gars traîne son télescope pour pouvoir nous montrer ses petits chéris. Il est bon sans bon sang pour les spotter. Le pire, c'est qu'il a autant de fun que nous quand il regarde les oiseaux qu'il a sûrement dû voir des centaines de fois. Il précise si c'est un mâle ou une femelle et si c'est un ado ou pas. Grâce à son télescope, on les voit comme si on était à côté d'eux. Leurs plumages contient de nombreux détails et nuances de couleurs impossible à voir sans cet outil indispensable.

La journée se déroule plus lentement que prévue. Il voit bien qu'il a réussi à communiquer sa passion avec notre groupe. Des oiseaux, on en voit de toutes sortes. Des cormorans, des coucous, des oiseaux aquatiques, des genres de martin-pêcheurs, des perroquets et des toucans, etc. Nous avons eu aussi de magnifiques paysages.

Malgré tous les oiseaux, les paysages et le guide fantastique, le clou de la journée c'est sans contredit notre rencontre avec un petit mammifère. Il avait à peu près la taille d'un chat, mais ce n'était pas un chat. Lisa a réussi à se retrouver à quelques pas de lui à force de patience...

Un tatou. L'animal, pas le dessin sur ton bras. Un vrai de vrai tatou sauvage. On en avait jamais même vu un de loin. Et voilà que maintenant Lisa s'éclate à le photographier d'aussi près. Pendant qu'elle est occupée, le guide m'explique que c'est un des plus anciens mammifères des temps modernes. Il a cessé d'évoluer il y a bien longtemps. C'est un mélange entre un cochon, une tortue et un rongeur. Il a le nez du cochon, la carapace d'une tortue et la queue d'un rongeur.

Il est trop occupé à s'empiffrer de termites ou de fourmis qu'il oubli totalement Lisa. En plus, il a une mauvaise vue. Soudain, il réalise qu'il se passe quelque chose d'anormal. Il décampe au plus vite près des longs herbages. Il stoppe et tente de sentir pour comprendre ce qui se passe. Il prend la pose. Ses rayures, les détails de sa carapace, son chest poilu et ses petits yeux trop mignon sont mis en évidences. Il tente de retourner manger, puis la peur le reprend et il part pour de bon.

Tous contents de notre expérience, même le guide qui raconte avec émotions et enthousiasme notre histoire avec le conducteur qui nous attendait plus bas. Quand même le guide trouve que c'était une journée spéciale, ça veut tout dire...

À LA RECHERCHE D'UN JAGUAR

S'il y a bien des animaux dans la jungle, ce n'est jamais vraiment facile de les apercevoir. Alors quand Saūl nous a parlé d'un endroit où il y a une importante concentration d'animaux on a d'abord été sceptique. Il s'agit d'une forêt semi désertique. Il y a de l'eau à de rares endroits, alors les animaux se rassemblent près de là. D'accord, on est prêt à te croire.

Le parc national Kaa-Iya détient une des plus grandes concentration de jaguar et de nombreux grands mammifères. Le livre Lonely Planet dit qu'il s'agit d'un des plus grands parcs nationaux d'Amérique latine, mais aussi un des plus inaccessible. Ce sont les seules informations qu'il nous donne. Il n'est pas seulement hors des sentiers battus, il ne peut accueillir que 10 touristes à la fois. 5 d'entre eux doivent faire du camping parce qu'il n'y a que 5 lits. Ça nous dit vraiment d'aller chercher un jaguar.

Saūl, vous vous souvenez de lui? C'est le guide qui tripe sur les oiseaux. Lui qui est capable de voir un petit volatile sur le bout d'une branche et qu'après avec son télescope on a de la misère à le voir. Il nous a déjà trouvé un tatou, pourquoi pas un jaguar.

La tâche n'est pas facile. Nous devons trouver 5 touristes qui sont prêts à investir 5 jours de voyage et aussi une coquette somme d'argent. Sans eux, pouvoir obtenir un prix raisonnable est impensable. La veille, on a eu de la misère à trouver au moins 4 personnes pour pouvoir partir en expédition d'une journée. À Samaipata, il n'y a pas beaucoup de touristes autour de nous.

On a déjà Judith, une allemande qui était avec nous pour la sortie des oiseaux. On se rend au petit bar local qui a du wifi. On sait qu'il s'agit de la plus grande concentration de touristes ici 😂

On croise Hannah et Sophie, deux autres allemandes avec qui on a marché sous la pluie et dans la bouette 2 jours plus tôt. On leur vend l'expérience. Elles hésitent, mais elles sont intéressées. Elles vont rencontrer le guide pour en savoir plus. Elles reviennent. Elles acceptent ! 😄 🍔🍻🍸🍸L'happy hour nous a fait célébrer à notre future aventure. Hmmm les gins tonics et nos hamburgers ont été très bons.

Nous allons tous être ensemble, les seuls 5 gringos des environs, dans la jungle à chercher des jaguars. L'absence de douche chaude, les matelas trop vieux et durs pour pouvoir s'appeler comme ça, les moustiques et se lever aux petites heures du matin pour se coucher à minuit ne vont pas nous arrêter. Espérons qu'on va voir quelques animaux.

LA PAMPA

La Pampa c'est un endroit vraiment bizarre en Amazonie. Au lieu d'y avoir des arbres hauts comme des gratte-ciels, il y a des herbes hautes comme nos genoux. Il y a bien un peu d'arbres, mais seulement sur la rive des rivières. En-dessous de l'herbe, c'est une swompe. On peut y marcher, mais il faut bien faire attention à où on met les pieds. Tu ne veux pas piler sur un anaconda ni sur la queue d'un caïman. La dernière à avoir marcher sur un caïman y a laissé une rotule...

On y a passé 3 jours fantastiques. Pendant des promenades en bateau sur les rivières, Lisa s'est gâtée pas à peu près. Elle a pris bien des photos. C'est un endroit propice pour l'observation d'animaux. Des oiseaux, des tortues, des caïmans et même des dauphins.

Ensuite, on a chassé l'anaconda. C'est difficile d'en trouver car ils sont très camouflages et les herbes hautes sont très dense. Ne pas marcher sur eux, c'est plus de la chance que d'autre chose. On a trouvé un caïman. C'est plutôt rare de les trouver aussi loin de la rivière. Ensuite, pas 1, mais 2 anacondas. Le premier s'est enfui avant que la plupart puisse l'apercevoir. Je lui ai vu le bout de la queue avant de le voir disparaître dans la swompe. Impossible de le retrouver. Il s'est caché en une fraction de seconde. Le 2e anaconda était en train de changer de peau. De ce fait, il était aveugle pour un moment et au lieu d'être vert tacheté noir, il était presque complètement noir. En passant, la "chasse" n'était que pour les observer.

Pour continuer l'expérience parfaite, une partie de pêche de piranhas. C'est plutôt particulier comme pêche parce que tu places un morceau de boeuf sur un hameçon. Tu lances ta ligne à l'eau et ensuite tu comptes sur tes réflexes. Ça nécessite une période d'adaptation car dès que tu mets ta ligne à l'eau, les piranhas sont déjà en train de tout manger. Tu peux ressortir ta ligne après 2 secondes, le boeuf commence déjà à ne plus contenir de sang s'il est encore sur ton hameçon. Il faut réussir à tirer la ligne hors de l'eau aussitôt qu'il y a un petit mouvement. Plus souvent qu'autrement, tu ne fais que nourrir les piranhas sans en pêcher un. Ils sont vraiment vifs et agiles. Ils sont très bons sur le barbecue, même s'il n'y a pas beaucoup de chaire.

Pour terminer, nous nous sommes baignés avec les dauphins. Ils sont plutôt joueurs et semblent bien aimer la présence des humains. Ils se frottent sur nos jambes ou même mordillent pour jouer. Un peu comme un chaton, des fois ils y vont un peu trop fort et ils peuvent te faire saigner. Ils seraient facilement capables de partir avec un gros morceau de chaire. Lisa a pu toucher à un des dauphins et ça a fait sa journée.

En bonus, les levers et couchers de soleil sont particulièrement spectaculaires ici. C'était génial. Notre expérience parfaite n'aurait pas été aussi parfaite si nous n'avions pas eu un si beau groupe. C'est comme si on se connaissait depuis toujours. Vraiment, une belle aventure

À LA RECHERCHE D'UN JAGUAR (SUITE)

Le premier jour à Kaa-Iya est surtout beaucoup de route pour s'y rendre. En chemin, nous avons quand même pu observer un peu de nature. Dans la plaza de Cotoca, il y avait quelques paresseux. L'un d'eux tentait de quitter la plaza, mais c'était beaucoup trop dangereux pour lui car c'est une ville et il y a plein de voitures un peu partout. Garantie de se faire frapper ou argent remis... Il a été reconduit dans un des arbres de la plaza. Comme si le voir de près ne suffisait pas à notre bonheur, on a pu le flatter doucement. À voir son pelage, on s'attendait à toucher à de la laine d'acier. Pas du tout ! C'est encore plus doux qu'un chaton, mais dites le pas à notre grosse Sweety. C'est la plus jalouse des chattes... D'ailleurs Sandra, peux-tu lui faire le message qu'on s'ennuie d'elle. ❤️🐈❤️

Dans le chemin de terre pour se rendre à notre refuge, on a aussi vu des renards, un serpent décédé à cause d'une voiture et d'innombrables oiseaux. Ça commence bien.
Il reste 4 jours encore pour voir des animaux.

Avons nous vu un jaguar ? Il faut lire le texte pour le savoir.

Laissez moi vous dire qu'il y a beaucoup d'animaux dans cette région. Partout, il y a des pistes d'animaux. Renards, pumas, tapirs, tatous, mini-chevreuils et même de jaguars. Nous avons donc de vraies chances de les apercevoir...

Lors de la première marche, après 1h30 de marche, on retourne vers l'auto. On voit à peine l'auto au loin. Le guide nous arrête. Il y a un animal au loin. Avec son télescope, on ne peut même pas dire de quel animal il s'agit. Comment il fait pour voir ça? Nous sommes mystifiés. Est-ce un renard ? Est-ce un Puma ou un jaguar? L'animal se rapproche. Sa démarche est féline. Il se rapproche encore... Après un peu de suspense, roulement de tambour,

C'EST UN JAGUAR !!!!!!!!! 🎊🎉🎊🍻🎈🎈🎈

Il se rapproche encore de nous. Nous nous plaçons sur le côté de la piste et nous nous baissons. Le guide dit qu'il peut marcher jusqu'à nous et continuer sa route. À moins qu'il soit affamé. J'espère que l'un de nous ne servira pas de lunch, parce qu'il est amaigri. Il se rapproche de nous comme ça pendant plusieurs minutes. La tension est à son paroxysme. Le jaguar regarde sur le côté de la piste. Il s'arrête. Il s'avance vers les buissons. Non ! Ne part pas. Ouf, il continue vers nous. Il s'arrête encore. Il disparaît dans les buissons quelques secondes pour réapparaître avec un ballon dans la gueule. Quoi ?!?!!?

Il traverse la piste, puis il disparaît pour toujours dans les buissons de l'autre côté. Le guide nous explique qu'il vient de chasser un Tatou. C'était ça le ballon... Le jaguar est encore très jeune. À cet âge, il apprend à chasser. Il était probablement trop faible pour chasser une proie plus grande. Le tatou va lui fournir assez d'énergie pour continuer encore un peu.

On a vraiment été chanceux. Nous avons eu droit a bien plus que ça.

La troisième journée, nous avons vu 6 jaguars ! Un record pour le parc. Le meilleur garde-chasse en avait vu 29 dans toute l'année passée. Nous étions au milieu de gros chats en chaleur. La saison des amours pour eux. Il y en avait de tous les cotés. Nous en avons entendu d'autres dans les buissons faisant le son distinctif pour trouver un Partenaire.

Au total, nous avons vu 5 tapirs, 7 jaguars, 2 pumas, 1 fourmilier géant, 3 tatous, plein de renards, 2 sortes de singe, et des oiseaux par milliers dont des buses, des aigles, des dindes sauvages, des perroquets, etc.

L'expédition en a valu la peine ! Nous avons été émerveillés et très très choyés. Nous allons nous en souvenir longtemps. Les 3 allemandes, le guide et la garde-chasse aussi. Nous sommes maintenant dans le livre des records de ce parc méconnu.

On repart pour une autre expérience de jungle, mais cette fois en Amazonie.

À LA RENCONTRE DE SAMAIPATA

Après notre aventure rocambolesque dans la jungle, nous avions besoin de nous poser un peu. Le temps que mes pieds guérissent. Nous nous sommes rendu à Samaipata. C'est un petit village en montagne. Le genre d'endroit sympathique.

Lisa pensait que le fait que je marche péniblement allait me ralentir. Au combien elle était dans l'erreur. Nous avons fait une randonnée de 12 km sous la pluie dans la partie montagneuse du parc National Amboro. C'est unique comme place. La forêt des nuages. Oui, on est dans les nuages. Quand on ouvre la bouche, ça goûte. Une partie de la végétation ici a cessé d'évoluer. Il y a des plantes qui sont pareilles depuis l'ère jurassique et même le crétacé. Ça dit pas grand chose de même, mais dans le fond les plantes sont bizarres et sont les mêmes qu'il y a plusieurs millions d'années. C'est pas banal ça. En plus, comme on est dans l'humidité des nuages, il y a de la mousse et des lichens partout.

La pluie a empêché Lisa de faire autant de photos qu'elle le désirait et les nuages bloquaient la vue magnifique sur la région, mais je crois que c'est surtout une expérience où il fallait y être pour capter toute l'essence de l'ambiance nuageuse de cette forêt si spéciale. Le son de la pluie fine sur les feuilles était relaxant, la bouette était abondante autant dans les chemins que sur nos pantalons et l'air frais et humide nous aidait à avancer...

MÊME AMAZONIE DEUX VERSIONS (1/2)

Dans ma tête, j'ai 8 ans. La plupart du temps aussi, mais particulièrement en Amazonie. Depuis que j'ai cet âge là, le petit garçon en moi a toujours rêvé d'y aller. Il y en a qui rêvait d'être policier ou pompier. Moi, je voulais être dans cette jungle.

Je suis bien servi. Quelques mètres à peine après y être entré, je me sens déjà englouti. Des sons étranges proviennent de tous les côtés. Des ombres furtifs laissent présager qu'il y a des animaux partout, mais c'est presque impossible de les voir. C'est l'inconnu. Ça nourrit ma soif d'aventures.

Le guide soudain s'immobilise. Vous voulez voir des sangliers ? Bien sûr ! Suivez-moi sans faire de bruit. Du bruit, il y en a, mais ce n'est pas nous qui le fait. Crac, crouch, slop, slop, crounche. Les cochons sauvages font un vacarme d'enfer. On s'approche d'eux. Je le sais parce que le son est de plus en plus fort et ça commence à sentir une odeur des plus mauvaises. C'est le bon moment pour péter. Ça va passer sur leurs dos. Oups, je n'ai même pas le temps de faire des flatulences que les sangliers se sauvent à toute vitesse. Je vois 5 ou 6 ombres passer entre les branches. Apparemment qu'ils ont senti notre odeur et ont déguerpi. Une chance que je ne me suis pas laissé aller...

Pendant la marche de nuit, je suis tout autant fasciné. Ce monde nocturne est envahi par des insectes plus bizarres les uns que les autres. La genre de sauterelle avec des pattes d'araignées qui était grosse comme ma main en est un bon exemple. Les grenouilles, les araignées, les chauves-souris, les fourmis qui ont soit 2 pouces de long, soit qu'il y en a des millions et toutes les autres bébites étranges me font CA-PO-TER. En plus de cette expérience magique, j'ai goûté des termites et bu à même une liane.

Après toutes ces émotions, j'ai la chance de pouvoir dormir en pleine jungle. Dans l'Amazonie. Mon Amazonie. L'expérience est totale. C'est génial ! 3 jours seulement. J'en aurais pris bien plus...

MÊME AMAZONIE DEUX VERSIONS (2/2)

Dans ma tête j'ai 8 ans. En tout cas, j'ai peur comme si j'avais 8 ans. L'Amazonie, la vraie jungle. Franchement, je n'aurais jamais pensé y mettre les pieds. Des moustiques à perte de vue et des bibittes grosses comme ma tête, ne sont pas des choses que je recherche habituellement. Guillaume est si heureux et enthousiaste qu'il réussit même à me convaincre de dormir une nuit en lodge et une en camping. EN CAMPING! Non mais, faut tu que je l'aime rien qu'un peu?

Il y a toujours des bruits inquiétants. Il faut faire attention à où on met les doigts. Tout ici est soit toxique, poison ou vénéneux. Même les fourmis sont dangereuses. Je traîne mon appareil photo dans l'espoir de pouvoir photographier des animaux. Laissez-moi vous dire que c'est surtout les moustiques qui nous trouvent.

Je rassemble tout ce que j'ai de courage et je fonce. Je m'amuse même. Je dois avouer que d'être dans la jungle à quelque chose de particulier. En plus, notre groupe est super amusant et tout le monde semble très à l'aise. Ça m'aide à rester zen.

Puis tout à coup comme ça, la première nuit, un léger mal de coeur. Je me dis que ça doit être le stress, car malgré mon extérieur en contrôle totale, j'ai envie de pleurer. Surtout à cause des 3 coquerelles et de l'immense araignée à côté du lit.

Le lendemain, on va pêcher. J'ai encore la nausée, mais je participe aux activités. Seulement le soir venu... Mal de estomago. Le guide me fait un maté de coca, étant donné que c'est la solution à tout ici. Je ne mange rien pour souper et pourtant j'ai l'estomac dur comme si je venais de manger un festin de crevettes... Ehhhh merde.

On part pour la marche nocturne, mon ventre gargouille. Il y a des insectes immenses partout. Rien ne va plus, je veux ma maman, un lit et surtout... Une toilette. Car rappelez vous que cette nuit est en camping et il n' y a aucune installation pour les besoins naturelles... Même pas une toilette sèche. Je rie jaune dans ma tête. Je peux pas croire à la situation, c'est pas vrai que je vais avoir la gastro en pleine jungle... Eh bien oui.

Je vous laisse imaginer la nuit d'enfer qui s'en est suivit. Sortir de la "tente" est déjà tout un exploit et les bruits de la jungle sont inquiétants. J'ai peur de me faire bouffer par un jaguar ou mordre par un serpent. Rassurez vous, j'ai seulement les fesses pleines de piqûres de moustiques.

Aprés cette longue nuit, le guide me fait une potion magique supposer aider. Tout ce que ça a donné est que j'ai vomi. Bravo potion magique. Je blaguais tout de même le lendemain au déjeuner ce qui prouve que le ridicule ne tue pas. Par contre je peux vous confirmer que 3 jours en jungle on été très suffisant pour moi.

Jungle 1, Lisa 0.